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La musique de Phantom Manor : un air qui hante depuis 30 ans

Tout est fait à Phantom Manor pour vous plonger dans cette ambiance angoissante… Jusqu’à la musique soigneusement étudiée.   

Elle nous surveille du haut de sa colline.  Sombre… Inquiétante… Sinistre… Elle c’est une maison… Phantom Manor… Et si vous êtes tenté par le grand frisson, il ne faut pas hésiter.  Cap sur une balade mystérieuse et fascinante au milieu des fantômes.

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La musique de Phantom Manor : un air qui hante depuis 30 ans 1

La musique de Phantom Manor est sans doute l’une des plus appréciées des amateurs de Disneyland Paris. Dans l’un des articles de son site, Phantom Manor Legends, Thomas nous explique pourquoi musique et attraction font corps. « Le fait que la musique ait été réfléchie très tôt lors de la conception de l’attraction démontre parfaitement à quel point la place de la musique est primordiale à Disneyland Paris afin de transmettre l’histoire et l’émotion aux visiteurs. » 

 Des pirates aux fantômes

Les premières notes du thème plantent le décor.  « The screaming song », voilà le sous-titre attribué au thème de l’attraction, le fameux « Grim Grinning Ghosts ».  La version originale nous vient de l’ouverture de Haunted Mansion, l’attraction située à Disneyland Resort en Californie.

Les paroles sont signées par X. Atencio, animateur, scénariste, compositeur et Imagineer américain de la Walt Disney Company.  On lui devait déjà celles de « Yo Ho ! A Pirate’s Life For Me » quelques années auparavant.

Sa tâche d’auteur et scénariste lui avait donné la mission d’unifier les deux atmosphères de l’attraction… Le macabre et l’humour.   Dès la première phrase, il présente donc ses fantômes comme effrayants… « Grim Grinning Ghosts » … Sinistres fantômes grimaçants… Mais en même temps il leur donne un côté sympathique… « Come out to socialize » … Ils surgissent pour se faire des amis.

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La musique de Phantom Manor : un air qui hante depuis 30 ans 2

La musique en écho des paroles

On retrouve un procédé similaire dans la musique composée par Buddy Baker, à qui on doit « Les Aventures de Winnie l’Ourson ».  On y retrouve des intervalles dissonants, créant un sentiment étrange voire angoissant, mais pour autant le compositeur a soigneusement évité la « quarte augmentée », surnommée le « Diabolus in Musica ».  Le résultat ?  Une musique à la fois sombre et légère, typique de l’ambiance que Walt Disney avait imaginée pour son attraction.  

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Buddy Baker

 La particularité de Disneyland Paris

Jeff Burke, l’Imagineer en charge de la conception de Frontierland, avait une autre équation à résoudre.  Une fois le scénario original de Phantom Manor mis sur pied, il restait à raconter l’histoire tragique de Mélanie Ravenswood.  La narration devait alors trouver son originalité par rapport aux versions américaines et japonaise de l’attraction.

En effet, compte tenu de la dimension multiculturelle du parc français, il n’était pas envisageable de faire appel à un narrateur tout au long du parcours contrairement aux autres versions. La musique avait donc un rôle crucial à jouer, tant en termes d’ambiance que de narration.

Symphonie funèbre et triomphale

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La musique de Phantom Manor : un air qui hante depuis 30 ans 3

Une première expérience fut tentée par la collaboration de trois personnes… L’illustrateur et musicien Christian Hope, le musicien Marco Monahan et l’ingénieur audio, Paul Ricchiuti. L’objectif de ces artistes était d’exprimer au mieux l’ambiance gothique propre à cette nouvelle version de l’attraction.

Pour se faire, ils ont alors l’idée d’adapter la musique originale.  La première transformation fut de changer le rythme originale de marche par celui d’une valse.  Ils utilisent aussi un synthétiseur afin de recréer des sonorités symphoniques. L’expérience s’avérant concluante, on pouvait alors temps d’envisager le passage à un véritable orchestre.

Le thème sera ensuite retravaillé par le compositeur John Debney.  Lui qui avait signé la bande-originale de « Kuzco, L’Empereur Mégalo » travaillait à l’époque sur la musique de « It’s a small world ».  L’Imagineer en charge de Fantasyland, Tom Morris, a alors l’idée de le présenter à son collègue de Frontierland. 

Or, John Debney avait bien connu Buddy Baker.  Pour lui, travailler sur la musique de Phantom Manor constituait forme d’hommage à son mentor. Il fera de la musique de l’attraction un immense « thème et variations » symphonique.  Dans la scène des Catacombes, il réalise toutefois la prouesse de garder le côté enfiévré du jazz. Il aura aussi l’idée d’ajouter une voix soliste pour incarner Mélanie.

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Échos d’outre-tombe … Le choix des instruments

Pour l’orchestration, John Debney aura le soutien de Brad Dechter à qui on doit « Atlantide, L’Empire Perdu ».  Empruntant volontiers à la Danse Macabre de Camille Saint-Saëns, l’arrangement fait la part belle à l’orchestre classique.  Ils ajoutent toutefois quelques instruments plus inhabituels :

  • La flûte basse est un hommage à la partition originale de Buddy Baker, qui en comportait déjà une à l’époque, pour la scène de l’embarquement.
  • L’orgue, enregistré dans une église de Londres, apporte un côté mystique avec son écriture rappelant la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach.
  • Le piano bastringue ou piano désaccordé, convient parfaitement à la scène du saloon de Phantom Canyon.
  • Il faut encore signaler le vibraslap, un instrument à percussion qui produit une sorte de stridulation.  Il est ici associé à des sonorités de xylophone pour s’accorder idéalement à l’ambiance des Catacombes.  C’est lui qu’on entend lorsque des squelettes jouent de la musique avec leurs propres os.  Cette scène est un clin d’œil au premier cartoon de la série des « Silly Symphonies », La Danse Macabre, en 1929.

Dedans … et dehors

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Il est encore un dernier instrument original, et non des moindres, que l’on entend dans les jardins de la maison.  Il s’agit d’une boîte à musique que l’on entend aux abords du gazébo. John Debney a écrit cet arrangement particulièrement évocateur du thème de l’attraction. Il fut ensuite transmis à un fabriquant de boîtes à musique traditionnelles. 

Et le thème fut gravé sur un disque de métal semblable à ceux des instruments mécaniques comme le Polyphon ou le Symphonion de la fin du 19e siècle. L’Imagineer Glenn Barker, en charge du design sonore, apporta alors sa propre boîte à musique au studio de Walt Disney Imagineering.  Il y plaça le disque afin de l’enregistrer. Il en résulte un son comme venu du passé, aussi authentique qu’envoûtant.

De quoi mettre les visiteurs dans l’ambiance avant même d’avoir pénétré dans le manoir… Parce qu’à Disneyland rien n’est laissé au hasard …

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